mercredi 25 septembre 2013

Film sur l'Amazonie équatorienne, "le chant de la fleur "

Le Chant de la fleur :  
Un chant ancestral 
sauvera-t-il l'Amazonie ? 

Présentation et bande annonce du film

Par Albert Moxhet (critique) et Frontière de vie (Belgique et France)

Menacé par l'industrie pétrolière, le peuple amazonien de Sarayaku mène une lutte sans répit pour sa survie. Inspiré par un chant chamanique ancestral, il s'engage dans un défi inouï a portée universelle : la Frontière de Vie.... Découvrez le nouveau documentaire de Jacques Dochamps et José Gualinga, sur une musique d'Ozark Henry. Sortie en salle ce mercredi 25 septembre 2013 en Belgique.  "On sait combien notre région est liée à la communauté des Indiens Kichwa  de Sayaraku, en Amazonie équatorienne. Sabine Bouchat, l’épouse de José Gualinga, président de Sarayaku, est Theutoise et l’association belge Frontière de vie - Paroles de Nature, qui soutient ce peuple dans sa lutte pacifique contre l’invasion des compagnies pétrolières, a son siège à Verviers" (En Belgique).
 
En cette fin de septembre ont  lieu les avant-premières du film Le Chant de la Fleur, réalisé à Sarayaku par  Jacques Dochamps, lui-même theutois, au moment où, en 2012, fait exceptionnel, une commission de la Cour Interaméricaine des Droits Humains est venue sur place se rendre compte du bien-fondé du procès intenté par Sarayaku  contre l’État équatorien pour viol de ses propres lois concernant les territoires des peuples indigènes. 

Ce film présente  de grandes qualités. Formellement d’abord, puisque c’est ce qui  accroche en premier le regard et l’attention : l’image est excellente, faisant ressentir la somptuosité des lieux dans les plans larges, mais aussi, en plus rapproché, les détails du quotidien autant que les menaces du pétrole. La musique d’Ozark Henry s’intègre à l’ensemble avec justesse et discrétion, sans jamais se faire remarquer pour elle-même.


La construction générale est astucieuse, car, en plaçant dès le début la visite de la CIDH, le réalisateur crée un temps fort dont les autres éléments du film seront la démonstration concrète de ce qui a été dit au président de la Cour par la population. Et le spectateur se rend ainsi compte de la réalité des arguments avancés. On perçoit que ce film est ressenti par l’intérieur, que ce n’est en rien un documentaire réalisé par des "explorateurs" visitant une région méconnue. Ici, on ne regarde pas vivre une population, on vit avec elle et le concept de démocratie surgit de lui-même dans son authenticité, par exemple dans les interventions des habitants sur la situation endurée lors des invasions pétrolières, mais aussi et surtout peut-être dans cette formidable séquence de la pirogue halée dans la forêt, avec cette simple phrase de José Gualinga : « Nous travaillons tous ensemble pour le bien-être de chacun. »  

Avoir placé tout le film entre les deux séquences nocturnes où don Sabino, le chamane, définit ce qu’est le chant de la fleur donne une grande unité à l’ensemble, pourtant très diversifié dans les aspects du quotidien. La grande sérénité de ces séquences nocturnes accentue encore le contraste avec  le choc des séquences de la pollution pétrolière initiées par la torchère brûlant dans la nuit après avoir été aperçue au-delà des arbres.

L’alternance, au montage, des séquences de la pollution et de celles qui montrent le travail de plantation et ses corollaires est particulièrement efficace et la voix off de José Gualinga, intervenant avec concision et clarté, renforce la sensation  de perception par l’intérieur qui sous-tend tout le film.

Il y aurait énormément à dire sur la cohésion interne de la réalisation. Tout se tient de manière véritablement organique, comme dans un fruit. Pour autant que je puisse en juger, tout ce qui fait de Sarayaku un témoin-clé de notre époque est dans ce film. C’est ce qui donne sa portée universelle à la phrase que dit José Gualinga : « La forêt est notre mère, nous sommes l’embryon, le fœtus. Si on détruit la mère, nous mourrons aussi. »

A propos du réalisateur...
 
Jacques Dochamps est réalisateur diplômé de l'INSAS (1974). Il a commencé sa carrière professionnelle comme scénariste-réalisateur à la RTBF. Quelques années plus tard, il créa, en collaboration avec Mamine Pirotte, le Magazine de défense du consommateur Minute Papillon. 

Plusieurs dizaines de numéros sont diffusés.  S'en suivront une multitude de réalisations télévisuelles : 

Les Pieds sur la Terre, la Tête dans les Etoiles en 1980, un documentaire de création sur la renaissance d’un petit village des Hautes-Alpes; les studios de l’Ecran témoin en 1981, avec Mamine Pirotte et Joseph Buron; C’est notre Terre en 1985, un documentaire de création sur les Indiens Innus du Québec et l'édition du Magazine hebdomadaire Télétourisme en 1987, produit par Guy Lemaire ; Sang Noir - Documentaire de création – Portrait d’un Indien d’Amazonie entre deux mondes (1994).

En 1990, il participa au Magazine Wallonie, créé par Henri Mordant et créa avec Robert Neys et Patrick de Lamalle le Magazine Turbulences. Il crée ensuite, avec Edmond Blattchen, le magazine "noms de dieux" dont il assurera la réalisation de presque tous les numéros, puis participera à plus de 40 reportages dans les pays du sud et sur tous les continents pour le magazine DUNIA. En 2005, il est auteur d’une pièce de théâtre Large Visage créée à Bruxelles par le Théâtre du Simorgh. 

En 2008, il reprend l’édition, avec Patrick de Lamalle, de Planète en Question et collabore avec Iota Production en 2010 sur 4 documentaires de 52 minutes pour le collection Planète en Question.
 
Informations techniques et artistiques du film " Le chant de la fleur "

Réalisateur : Jacques Dochamps et Jose Gualinga 

Auteur  : Jacques Dochamps et Jose Gualinga 

Image : Remon Fromont Son/ sound : Cyril Mossé 

Assistant réalisateur : Amaury Duquesne 

Mixage : Adrien Navez 

Musique originale : Ozark Henr

HDV Support de diffusion : DCP, Blu Ray, Beta Dig, Beta SP, DVD Son / Sound : Stéréo , 5.1 Ratio : 16/9. Durée  : 61’ et 52’ 

Langue version originale : Quechua, espagnol - Sous titrage : Français, Anglais, néerlandais, espagnol 

Un film produit par Iota Production. En coproduction avec la RTBF (Unité documentaire), Télé Vesdre, Wallonie Image Porduction. Produit avec l'aide du Centre du Cinéma et de l'audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de VOO (tv,net,tel), de la Coopération belge au développement - DGD service public fédéral Affaires étrangères, Commerce extérieur et Coopération au développement (Les points de vue exprimés dans ce document ne représentent pas nécessairement le point de vue de l'Etat belge), du programme MEDIA plus de la Communauté européenne. En association avec Magellan Films. Avec le soutien du tax shelter du Gouvernement fédéral de Belgique. 

Ce film a été réalisé en collaboration avec le département audiovisuel de Sarayaku-Selvas producciones. © Iota production, RTBF, WIP. Année de production : 2013
 

ASSOCIATION ParoLes de Nature
 
Association Loi 1901 dont l’objectif est d’aider les peuples autochtones du monde à protéger leur patrimoine culturel et naturel ; nos actions s’inscrivent dans une volonté plus globale de contribuer à renouer des liens entre l’homme et la nature au sein de notre culture occidentale pour répondre aux interrogations environnementales de plus en plus aiguës et nous aider à retrouver un «bon sens» originel : le respect du vivant par la compréhension de nos origines. Depuis 2003, Paroles de Nature soutient et représente le projet « Frontière de Vie» du peuple Kichwa de Sarayaku en France. Depuis 2009, grâce à une véritable solidarité collective, Paroles de Nature accompagne et coordonne les actions du Collectif “Artistes & Frontière de Vie”.

Sites en ligne :
  1. paroles de nature
  2.  frontiere de vie

Source : Best of Wiewer - Productions IOTA (Belgique)