mardi 2 juillet 2013

Équateur, la nouvelle loi minière bafoue les droits citoyens

Les députés approuvent les réformes du droit minier en faveur des entreprises

Par le Réseau latino-américain des Femmes défenseurs des droits sociaux et environnementaux – Traduction de Libres Amériques

Diverses organisations équatoriennes ont qualifié « comme une énorme erreur » les réformes du droit minier, avant d'être approuvées finalement par l'Assemblée nationale le 13 Juin 2013. Dans une déclaration commune, les organisations ont averti, que la réforme de la loi sur les mines n'avait pas respecté le mandat minier établi par l'Assemblée constituante en 2008, en retrouvant sa souveraineté sur les ressources minérales et le territoire équatorien. Le Mandat Minier avait établi quelques principes pour le fonctionnement de cette activité dans le pays, comme l'impossibilité d’acheter des concessions minières par un seul titulaire ou l’interdiction de l'exploitation minière dans les régions de naissances des eaux.

La nouvelle loi minière ignore le jugement rendu par la Cour constitutionnelle sur la nécessité d'engager une consultation « Pré-législative », ainsi que les instruments internationaux (aussi de consultations), tels que la Convention 169 de l'OIT et de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

Violant aussi des droits collectifs consacrés au paragraphe 9 de l'article 57 de la Constitution, qui comprend entre autres les droits de la « génération » et l'exercice de l'autorité indigène, puisqu’il est prévu seulement que les sociétés minières devront compter sur l'approbation des autorités ordinaires du Ministère de l'Environnement et du Secrétariat National de l'Eau.

Cette loi minière adoptée, il devient possible de réaliser des activités minières n'importe où dans le pays, consacrant ainsi la violation d'un principe fondamental, si souvent vanté par le Président de la République (Rafael Correa), principe selon lequel «l'Homme doit être mis au-dessus du capital. »

La mise aux enchères est éliminée pour les entreprises d’états étrangères, leurs filiales et entreprises mixtes ou des consortiums dans lesquelles elles détiennent des participations. Cela pourrait signifier remettre des concessions minières de façon arbitraire et dirigée.

Il n'est plus obligé de soumettre conjointement avec l'évaluation de l'impact environnemental, un certain nombre des autorisations préalables (prévues ou existantes) auprès des diverses entités officielles.

Au lieu de cela, elle rend juge et parti les sociétés minières elles-mêmes, qui doivent faire une déclaration sous serment, de dire, si avec leurs activités ils affectent ou pas du tout l’article 26 qui a été supprimé (avec les mentions suivantes) : les zones protégées, les zones de sécurité nationale, la présence de vestiges archéologiques.

Cette réforme viole, donc, entre autres aspects, l'autonomie et les responsabilités des gouvernements locaux, quant à la détermination de l'usage du sol cantonal, les lignes directrices du modèle économique productif provincial, la situation environnementale, culturelle, touristique, des territoires provinciaux, cantonaux et paroissiaux.

L'amendement omet une réglementation sur l'utilisation du cyanure qui sera utilisé dans les mines d'or, et qui représente, l'un des poisons les plus puissants de la planète. Son équivalent de 2 grammes de riz produit la mort immédiate.

Les réformes projetées par la Loi sur les mines ne s'améliorent pas, et elles ne cherchent pas à promouvoir des politiques visant à l'exercice réel et effectif des droits constitutionnels, ont averti les organisations équatoriennes.

Au contraire, cela appui une économie extractive, avec un retour des pratiques néolibérales d’affaiblissement des normes environnementales, et favorise les sociétés transnationales.


Source d'origine : article en espagnol et photos