dimanche 19 mai 2013

Argentine, mort du tortionnaire Jorge Videla

Réactions à la mort 
du dictateur 
Jorge Videla



Par Laura Schneider · Traduction de Claire Ulrich 

Jorge Rafael Videla, ancien président de l'Argentine, est décédé le 17 mai 2013 à l'âge de  87 ans dans une cellule de prison. Videla est resté au pouvoir de 1976 à 1981, durant la dictature militaire argentine, une période marquée par le décès ou la disparition de milliers de personnes. 

En 1983, il est mis en résidence surveillée, en 1985 l'ancien dictateur a été jugé et condamné à la prison à vie pour crimes contre l'humanité. Il est amnistié en 1989 par le président Carlos Menem, son dossier est rouvert en 2007. En 2010, Videla a été à nouveau condamné, à la prison à vie, pour avoir torturé et exécuté 31 prisonniers politiques, et en 2012, il a été condamné à 50 ans de prison supplémentaires pour le kidnapping [es] de nouveaux nés durant sa dictature.

La nécrologie de la BBC World dit :
“Il a été l'un des hommes les plus contestés et haïs d'Argentine. Sous son régime, près de 30 000 personnes sont mortes ou ont disparu selon des organisations de défense des droits de l'Homme”.

Jose Alejandro Godoy, du site Desde el Tercer Piso (Depuis le troisième étage) écrit à propos des événements qui se sont déroulés durant les années Videla en Argentine :

L'enlèvement systématique de petits enfants, les tortures, l'utilisation de la Coupe du monde de football pour sa propagande (à quelques pâtés de maisons des stades, on trouvait des centres de torture), une transition économique mal organisée, des centaines d'Argentins en exil, l'interdiction des syndicats. Le honteux héritage d'une dictature qui a commencé avec lui et s'est achevée le jour où des officiers militaires argentins hallucinés ont cru que faire une guerre pour les îles Malouines était le meilleur moyen d'affermir la dictature militaire.

Pour ce qui est de la mort de Videla, il conclut :

Aujourd'hui, Videla est mort dans une prison pour détenus de droit commun, sans traitement de faveur. Condamné à perpétuité. Il sera enterré dans une tombe, contrairement à beaucoup de ses victimes, jetées dans la mer depuis un avion. Renié par la société argentine. Il a été jugé lors d'un procès historique qui l'a fait entrer dans les pages les plus sombres de l'Amérique latine.

De son côté, LSO a publié une note sur son blog où il fait référence à Videla comme à “un officier digne et un soldat qui [...] a rempli une mission qui l'honore”.

Réactions sur Twitter :

Sous le hashtag #MurioVidela [Videla est mort] des milliers d'Argentins ont réagi à la nouvelle, comme @Cami-cotarelo  : Il n'y a pas de fête pour la mort de Videla, mais aujourd'hui, après presque 40 ans (après), 30 000 personnes reposent en paix

Cecilia Saia  a exprimé un sentiment partagé par beaucoup d'Argentins : Aujourd'hui, il y a un monstre en moins dans le monde. Et s'il y a quelque chose après la mort, puisse-t-il subir ce qu'il a fait subir, un millier de fois  #muriovidela

Adolfo Perez Esquivel, lauréat du Prix Nobel de la paix, a écrit sur son compte Twitter : un homme qui a blessé profondément le pays et l'humanité. Un cycle qui n'est pas achevé. Nous devons trouver plus de vérité et de justice.

Infobae a publié une page Storify [en espagnol, cliquez ici !] avec d'autres réactions sur Twitter.


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Source : Global Voices