samedi 30 mars 2013

Haïti, 2 journalistes agressés et l'ONG World Vision impliqué

Deux journalistes agressés 
par un individu travaillant 
pour World Vision


Par Alterprese Haïti et  « Ayiti Kale Je »

Deux journalistes haïtiens ont été agressés par un individu travaillant pour l’institution humanitaire World Vision, le lundi 18 mars 2013 à Savanette, localité située à 160 km à l’est de Port-au-Prince. Evens Louis, journaliste reporter d’images à l’unité Accès-Médias du Groupe Médialternatif et Lafontaine Orvild journaliste-enquêteur du partenariat médiatique Ayiti Kale Je, ont été verbalement agressés et l’un d’entre eux a même été frappé par cet individu.

L’agression s’est produite au moment où l’équipe filmait une activité de distribution de nourriture en plein air, organisée par l’institution humanitaire. « J’ai été bousculé et frappé en plein visage par cet individu qui portait un gilet de Word Vision », indique Orvild, précisant qu’après son forfait l’agresseur a pris place à bord d’un véhicule de l’organisation humanitaire.

L’individu a également essayé de confisquer et d’endommager les équipements des journalistes, dépêchés sur le terrain dans le cadre d’une investigation journalistique qui implique également l’agence en ligne AlterPresse. « C’est terrible de constater que la liberté de la presse a du plomb dans l’aile », opine le collaborateur de Ayiti Kale Je.

Témoin de l’incident, l’enseignante Mimose Sanon déclare à AlterPresse qu’elle a observé la scène, lorsque l’individu a bousculé les journalistes et frappé l’un d’entre eux avant de leur intimer l’ordre de « cesser le tournage sous prétexte que l’institution pour laquelle il travaille l’interdit ».

L’opération de distribution de nourriture se déroulait dans un espace ouvert, situé au bord d’une rivière. Des témoins rapportent que le pire aurait pu se produire sans l’intervention de personnes présentes pour essayer de calmer la situation.

Les responsables de World Vision doivent savoir que les activités d’une organisation, quelle qu’elle soit, et qui concernent la population dans un espace géographique donné, ne sauraient, en aucun cas, être considérées comme des opérations privées.

Le Groupe Médialternatif condamne, avec la dernière rigueur, cet acte, qui constitue une entrave à la liberté d’informer, et entreprendra les démarches nécessaires pour interpeller les responsables de World Vision au niveau national et international sur ce comportement inacceptable.


Déclaration du 22 mars 2013 de Jean Claude Mukadi - Directeur national en Haïti, World Vision 

La World Vision déplore l’incident survenu le 18 mars et impliquant des journalistes de la plateforme Ayiti Kale Je (dont AlterPresse est un membre) sur l’un de nos sites de distribution de nourriture, à Calumette, une localité de la commune de Savanette.

La World Vision a lancé une enquête sur la question et, s’il en résulte que l’un de nos employés a agi de façon incorrecte et non professionnelle, elle prendra les mesures disciplinaires adéquates. La presse sera informée des résultats de ces investigations dès qu’elles seront terminées. De plus, si AlterPresse détermine qu’elle veut elle aussi mener sa propre enquête, la World Vision lui fournira son entière collaboration.

La World Vision réaffirme son engagement pour des relations ouvertes et de confiance avec les représentants de la presse, que ce soit en Haïti ou dans n’importe laquelle des quelques 100 nations dans lesquelles nous sommes au service des populations vulnérables. 

En Haïti, nous apprécions l’excellente collaboration de notre personnel avec les journalistes sur lesquels nous comptons pour informer le grand public de nos programmes. Récemment, la World Vision a conduit une visite guidée dans le Nord qui a permis à un groupe de journalistes de la Capitale de voir l’impact de nos programmes dans certaines des zones les plus reculées du pays.

Notre organisation travaille en Haïti depuis 1959 et nous restons engagés à travailler avec le peuple haïtien, les agences gouvernementales et autres organisations humanitaires pour aider à apporter des solutions durables pour l’avenir des enfants, des familles et des communautés.


Sources : Alterprese Haïti et le média citoyen « Ayiti KaleJe »