jeudi 21 février 2013

Colombie/Nicaragua, JM Santos met la marine en alerte

La Colombie 
renforce sa présence militaire 
à la frontière 
avec le Nicaragua
 
Par le CEI

Le président colombien, Juan Manuel Santos, a ordonné cette semaine à la marine nationale de renforcer sa présence dans la mer des Caraïbes et principalement autour de l’archipel de San Andrés, Providencia et Santa Catalina qui se trouve à la frontière avec le Nicaragua.


Pour le président Santos, il s’agit de « protéger les pêcheurs colombiens des possibles altercations avec les forces nicaraguayennes ». 

 Il regrette les menaces que reçoivent souvent les pêcheurs colombiens de la part de la marine nicaraguayenne et que « personne n'a besoin de demander la permission à quiconque de pêcher là où il l’a traditionnellement fait ». Il s’est cependant dit confiant quant à l’amélioration des relations avec le Nicaragua.


Pour étayer les propos du président Santos, le commandant de la marine colombienne, l’amiral Roberto García Márquez, a fait savoir que cette dernière « a évité une situation grave » alors qu’un navire nicaraguayen a voulu inspecter illégalement un bateau de pêche colombien dans les eaux de San Andrés. 

S’il a déclaré « qu’il y a un dialogue entre les forces navales des deux pays », l’amiral Márquez a cependant rappelé que depuis le début de l’année, trois incidents concernant des pêcheurs colombiens et des navires du Nicaragua ont été constatés par la marine nationale. 

Le gouvernement du Nicaragua a quant à lui souligné qu’une permission est nécessaire pour pêcher dans ses eaux et il a déclaré ne pas être au courant de ces incidents évoqués par Bogota, tout en précisant sa volonté première d’assurer la défense et l’intégrité de son territoire.

La Colombie et le Nicaragua sont au centre d’un différend frontalier maritime depuis les années 1980. Le 19 novembre 2012, la Cour internationale de Justice (CIJ) de La Haye a reconnu la souveraineté colombienne sur l’archipel de San Andrés, Providencia et Santa Catalina tout en élargissant la limite des eaux territoriales nicaraguayennes jusqu’à « 200 miles nautiques sur tous les points de la ligne limitrophe ». 


Malgré sa souveraineté sur San Andrés, la Colombie a contesté le jugement de la CIJ et elle a annoncé en décembre 2012 qu’elle se retire du Pacte de Bogota de 1948 qui reconnait entre autres la compétence de la CIJ en matière de litige frontalier entre les États.