vendredi 11 janvier 2013

Guatemala, menaces et violences à San Juan Sacatepéquez

Rapport sur le conflit 
à 
San Juan Sacatepéquez



par PBI-Guatemala 

Il a été récemment publié un rapport relatant et analysant le conflit provoqué par l’arrivée en 2006 de l’entreprise guatémaltèque Cementos Progreso (CEMPRO) dans la commune de San Juan Sacatepéquez (SJS) et proposant des outils pour prévenir l’aggravation d’autres conflits similaires. La population de la commune de SJS est composée à plus de 80% des amérindiens Kaqchikel (issue du peuple Maya). Son territoire est riche en ressources naturelles et les habitants de la région subsistent surtout grâce à l’agriculture. L’accès à l’eau est très limité en dehors des zones urbaines et les services publics sont peu développés.

Climat de menaces et de violence

En 2006, sans que la population locale ait été consultée, l’entreprise CEMPRO,  s’est implantée dans la commune de SJS avec un projet de cimenterie, de carrière et de route. Le projet est financée à 80% par l'entreprise guatémaltèque Productos Mineros S.A., une filiale de CEMPRO, et à 20% par Holcim, entreprise suisse leader du ciment dans le monde. 

Récemment, cette dernière a vendu sa participation de 20% à l'actionnaire majoritaire Grupo Cemcal S.A. Progreso. Dès le début, les communautés locales ont manifesté leur désaccord et tentent, depuis 7 ans, de faire respecter leurs droits dans un climat de menaces et de violence. 

L'accompagnement international

PBI accompagne depuis 2009 certains membres des communautés de SJS dans leurs activités quotidiennes et se réunie régulièrement avec des autorités nationales et des acteurs internationaux afin d'exprimer ses préoccupations face à la situation de violence et d'insécurité des défenseurs des droits humains à SJS.
Début 2012 deux représentants des communautés de SJS ont notamment réalisé une tournée de conférences et de réunions en Suisse.
 
Impacts négatifs du projet de cimenterie

Le rapport de PBI montre que la présence de CEMPRO a un impact sur l’environnement (augmentation de la poussière dans l’air, manque d’eau) ainsi que sur la santé des populations locales, sur leurs cultures, leur économie et leur alimentation notamment. De même, le conflit a également des conséquences pour les communautés de SJS : manque flagrant d’informations et absence de consentement préalable, multiples plaintes pour violations des droits de l’homme, persécutions pénales des opposants et discrimination quant à leur accès à la justice (un fait dénoncé par le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation et les libertés fondamentales des peuples indigènes), impunité pour les agresseurs et contrôle et restriction de la liberté de mouvement. 

Responsabilités de l'Etat

Dans ses conclusions, PBI souhaite relayer les demandes et préoccupations des habitants de SJS auprès des autorités guatémaltèques, qui en signant des mécanismes et instruments garantissant des droits aux populations indigènes (dont le droit de décider librement de leur propre développement) se sont engagées à les respecter. PBI en appelle aussi à la communauté internationale pour qu’elle exige du gouvernement du Guatemala qu’il remplisse ses obligations en matière de droits de l’homme.