vendredi 2 novembre 2012

Colombie, multinationales et conflits miniers

Colombie: 
tensions entre recherche de profit 
et droits de l'homme

par PBI Suisse


Du 6 au 10 novembre 2012, deux défenseurs des droits de l’homme colombiens seront en Suisse. Marcela Castellanos et Mauricio Sanchez s’engagent en faveur des droits de la population rurale du Magdalena Medio. Lors d’une tournée de conférences, la parole leur sera donnée pour qu’ils racontent les conflits déclenchés par la présence de ressources naturelles dans la région, les activités des acteurs légaux et illégaux et enfin les menaces dont ils font l’objet.

Mi-octobre à Oslo ont débuté des négociations de paix entre les autorités colombiennes et la guérilla des FARC. Ces pourparlers représentent une grande source d’espoir pour les communautés rurales régionales, durement touchées par la guerre civile colombienne. Toutefois, leurs exigences sont très claires et parmi elles figurent la fin des violations des droits de l’homme, la légalisation de leurs activités minières artisanales et l’arrêt des expulsions des petits propriétaires et des petits chercheurs d’or au profit des sociétés minières multinationales.

Le rôle des multinationales suisses

Le partage inégal des terres et l’exploitation des ressources naturelles sont deux domaines centraux nécessitant des réformes structurelles profondes pour maintenir une paix globale. Outre les entreprises canadiennes et britanniques, les sociétés minières suisses jouent un rôle important dans ce secteur, à l’instar de Glencore et de Xstrata, puisqu’un tiers de l’or extrait en Colombie arrive en Suisse. Des normes réglementant les activités des entreprises et des négociants en matières premières suisses pourraient ainsi avoir un impact sur la paix en Colombie.

Le Magdalena Medio: microcosme de la Colombie


La région du Magdalena Medio, située dans le nord-ouest colombien, est représentative des autres régions du pays. D’une part, son sol regorge de minerais (pétrole, charbon, or, uranium) et, d’autre part, la fertilité des terres arables éveille l’intérêt du gouvernement qui veut continuer à implanter des mégaprojets dans l’extraction minière et dans l’industrie agroalimentaire. Résultat : les droits des petits propriétaires locaux et des populations indigènes sont souvent foulés aux pieds. De par sa position géostratégique, le Magdalena Medio est donc l’objet d’une lutte entre différents acteurs illégaux comme les paramilitaires, les guérillas, les narcotrafiquants et les contrebandiers. Tous contribuent à créer un climat de violence et d’anarchie. Par ailleurs, des acteurs légaux, tels que les multinationales ou l’armée, ont violé plusieurs fois les droits des communautés.

Le courage des militants opposé à la violence et à l’impunité

C’est dans un tel contexte que des défenseur-se-s des droits de l’homme comme Mauricio Sanchez et Marcela Castellanos agissent (détails en annexe). Ils ont pour objectif de briser le cercle vicieux de l’impunité et de la violence. Ils renseignent les populations rurales et indigènes sur leurs droits et soutiennent leur combat pour la justice.


Evénement public : Genève, UNI-Mail, salle MR 070, 
mercredi, 7 novembre2002, 18h30.

Biographies des intervenants :

Claudia Marcela Castellanos Acosta


Marcela Castellanos est une spécialiste des droits de l'homme au sein du collectif d'avocats Luis Carlos Pérez (CCALCP) et accompagne différentes organisations et associations formées par les populations indigènes, les petits paysans et les mineurs. Dans les régions du Magdalena Medio, du Catatumbo et du Guamocó, les communautés s'engagent en faveur de la biodiversité et du maintien de leurs moyens de subsistance. Ceux-ci sont menacés par le nouveau modèle économique colombien, qui fait la part belle à l'exportation et prévoit l'exploitation implacable de ressources naturelles comme l'or et le charbon. Marcela Castellanos soutient les victimes dans le cadre des activités juridiques du CCALCP et au travers de soutiens politiques et organisationnels.

Mauricio Sanchez

Mauricio Sanchez est président de l'Association des communautés agro-écologiques et minières du Guamocó (AHERAMIGUA) réunissant des petits paysans ainsi que des associations de mineurs du Magdalena Medio. Leur principal objectif est d'attirer l'attention sur la grave crise humanitaire que traverse la région du Guamocó. Possédant le plus grand gisement d'or de toute la Colombie, cette zone est marquée par des conflits internes armés. Les violences touchent avant tout les communautés rurales locales et tout particulièrement les indigènes, les petits paysans et les mineurs traditionnels. AHERAMIGUA accompagne les victimes et les aide au travers de la mise en application de leurs droits humains.